Il était une fois Léonce NGABO (Fin) : L’homme à qui « presque » tout réussit!
« La grandeur des actions humaines se mesure à l’inspiration qui les fait naître », dit-on. Cette phrase pourrait paraphraser la carrière d’un des grands noms des arts et de la culture au Burundi. Un homme qui, au fil des ans, a inscrit son nom en lettres d’or dans l’histoire culturelle de ce pays. De « Sagamba Burundi » au FESTICAB, en passant par Gito l’ingrat, Mr Léonce trimbale derrière lui une longue et riche histoire. Une de celles qu’il faut connaitre et partager. Mesdames et Messieurs, il était une fois Léonce NGABO, l’homme à qui « presque » tout réussi.
Retour à l’église par amour!
Léonce NGABO s’est pendant longtemps tenu à l’écart des églises. Les évènements vécu dans sa jeunesse, lui avaient enlevé le gout de mettre ses pieds dans un bâtisse religieuse. Mais l’amour d’une femme va lui faire reprendre le chemin de l’église et lui faire retrouver les joies la foi chrétienne.
« En 2017, j’ai rencontré une femme qui chrétienne et très fervente. Au début de la relation, c’était très problématique. Elle voulait que l’accompagne à l’église. Je la déposais et je revenais la chercher plus tard. Jusqu’au jour j’ai accepté d’enfin y aller avec elle. Au point de l’accompagner à une retraite à Giheta. Et pendant cette retraite de Giheta, je suis allé me confesser après 45 ans. Lorsque le prête a posé sa main sur ma tête, j’ai senti un courant qui traversait tout mon corps. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Après ce jour, j’ai déclaré mon amour et ma volonté de me marier à ma femme. Elle m’a dit que ça devait se passer à l’église, j’ai accepté et depuis lors on va à l’église tous les jours pour prier le bon Dieu. »
Léonce NGABO et sa femme Ginette KARIREKINYANA ©Akeza.net
C’est grâce à elle qu’il remettra ses pieds dans une église. Et c’est au sortir d’une retraite que son amour pour le « Bon Dieu » renaitra. Un bon Dieu envers qui il reste reconnaissant.
« Indépendamment de ce qui s’est passé, il faut reconnaitre que Dieu nous aime. Parce que quand je regarde ce que j’ai fait dans ma vie, c’est tellement beau et grand. J’ai réussi à rendre les gens heureux et je me dis que c’est Dieu qui a fait tout cela. Et pour cela je me dois de le remercier jusqu’au jour où il m’appellera », confit Léonce qui, aujourd’hui va à l’église tous les jours.
Je ne réussis pas tout
Lorsque l’on regarde la carrière de Léonce NGABO, on a la nette impression que cet homme réussi tout. De Sagamba Burundi au FESTICAB, en passant par l’AMB et Gito l’ingrat, le parcours est beau. Seulement, cette carrière, aussi belle qu’elle soit ne sera pas épargné par les échecs. L’artiste aura connu son lot d’œuvre inachevé et non réussi. Entre les projets de films en suspens, les associations qui ne verront le jour que sur le papier.
« Il y a des échecs sur mon parcours. J’ai par exemple mis en place des associations pour lesquelles j’étais convaincu de leur bien mais que je n’ai pas pu amener en bout de ligne. Cela parce que je suis très occupé à faire d’autres et à force de s’éparpiller, on ne peut rien faire. J’ai donc dû faire des choix. Je parle ici des associations comme ASEPOR qui devait venir en aide aux enfants victimes des crises politiques du Burundi. Une association qui n’a jamais réussi à fonctionner puisque j’ai dû quitter le pays. Il y a également ‘’La Maison Culturel Jean Christophe Matata’’ qui n’a elle non plus vue le jour. Et il y en a bien d’autre. A cela s’ajoute des projets de films comme Le Parfum du Ciel dont l’écriture est finie et que je n’ai jamais pu tourner. La même chose que Le Revers qui est toujours en cours d’écriture. C’est là autant de choses que je n’ai pas réussi à accomplir »
Des échecs qui n’ont pas altéré la volonté de l’homme à vouloir encore plus pour sa carrière.
Léonce NGABO en mode travail ©Akeza.net
Le conseil du sage
Fort d’un parcours riche, Léonce appris de ses expériences, il s’est assagit et a grandi. Et comme la tradition le voudrait, voici le conseil d’un sage au jeune burundais qui veut s’en sortir : « il y a des choses que l’on trouve rarement dans éducation. Ce sont l’esprit d’entreprenariat, l’appropriation d’une vision dans la vie et la créativité. Lorsque tu te lance dans un secteur, si tu n’as pas l’esprit d’entreprenariat, laisse tomber. Ici au pays, les gens aiment se copier. Si tel a ouvert un kiosque, je fais pareil et pourtant je n’ai pas les mêmes aptitudes. Les jeunes doivent se former à l’entreprenariat et cultive leur créativité. C’est la créativité qui a fait du monde ce qu’il est aujourd’hui. Si l’on a aujourd’hui des avions, c’est parce qu’il y a une quelqu’un qui a observé les oiseaux volés et a voulu le reproduire. C’est donc par la créativité que l’on développe une société. Il faut également travailler sur sa vision. Parce que sans elle, on marche en tâtonnant. Cultiver une vision amène la détermination et te rend capable de chercher les outils pour atteindre son objectif. Et au-dessus de tout cela, tu devras appendre à travailler en équipe. Dans notre pays, les gens veulent encore travailler seul. Nous en sommes encore à l’individualisme. Lorsque vous travaillerez en équipe de manière transparente, vous parviendrez à faire de grande choses »
A 69 ans, Léonce NGABO a eu carrière bien remplis. Avec un parcours aussi riche, l’homme est aujourd’hui une référence dans le domaine des arts et de la culture. Et malgré cela, il continue a travaillé à la promotion de la vie culturelle du Burundi. Un homme à la vie et la carrière édifiante.
Moïse MAZYAMBO
Source: https://akeza.net/il-etait-une-fois-leonce-ngabo-fin-l-homme-a-qui-presque-tout-reussit/